Élection fédérale 2011 – Réflexions à chaud
Première journée de l’ère conservatrice (réformiste) au Canada. Je prévois bien des choses désagréables pour les 4 prochaines années. Des mesures qu’on avait réussi à endiguer du temps des gouvernements minoritaires vont être adoptées. Plus de financement public pour les partis, ce qui avantage les partis soutenus par les nantis comme le parti conservateur. Plus de registre des armes à feu. Moins d’impôts, surtout pour les compagnies qui n’en paient pas beaucoup, moins d’impôts, c’est toujours moins de services pour les moins nantis. On coupe toujours ceux qui n’ont pas de lobby, ni d’avocats pour se défendre. On pourrait continuer sur cette lancée mais à quoi bon.
Une consolation, ce n’est pas le Québec qui a contribué à ce gouvernement majoritaire de droite. Le Québec a plutôt retranché des sièges aux conservateurs. La carte électorale montre clairement que ce gouvernement est le fait de l’Ouest et de l’Ontario. Si le Canada anglais se demandait si on était si différent pour réclamer le statut de nation, la nouvelle carte électorale leur fournit une réponse éclatante. Ce Canada à la Harper, ce n’est pas le nôtre.
La descente aux enfers du parti libéral est largement compensé par la naissance d’un nouveau parti national capable de prendre la relève du pouvoir. Le NPD tient la majorité de ses sièges du Québec mais il a des députés dans toutes les régions du Canada. C’était l’argument des libéraux pour se définir comme un grand parti de gouvernement. La balle a changé de camp.
Quant aux Bloc québécois, on peut s’étonner de l’ampleur de la défaite mais à long terme ce n’était pas viable. On ne peut éternellement voter pour un parti qui ne dirigera jamais parce qu’il est confiné à une province. Je suis indépendantiste depuis la fin de mon adolescence. Je voterai encore oui au prochain référendum. Par contre, il est temps qu’on s’occupe aussi des problèmes autres que l’avenir constitutionnel. La planète se dégrade, les inégalités s’accroissent pendant ce temps. Il faut faire pencher la balance du bon côté sur ces enjeux également.
Il me reste à trouver le taux de participation des jeunes et particulièrement des jeunes québécois. Une hausse significative serait la vraie victoire de cette élection. Il est temps de passer la main à la génération qui monte (comment en 19600), encore faut-il qu’ils soient prêts à prendre le relais. Encourageons-les à s’engager.