Conseil consultatif québécois des technologies de l'information : Québec crée un club fermé et non une enquête publique!

QUÉBEC, le 22 avril 2015 - Le regroupement d'organismes de la société civile réclamant au gouvernement libéral une enquête publique dans les technologies de l'information déplore la création du Conseil consultatif québécois des technologies de l'information (TI). En effet, plutôt que d'avoir organisé une vaste enquête publique indépendante, rigoureuse et ouverte à tous, le Secrétariat du Conseil du trésor (SCT) a choisi de créer un comité privilégié avec seulement ses fournisseurs en TI. Le regroupement rappelle qu'une enquête publique permettrait de déterminer les causes des dépassements de coûts des contrats signés avec le privé et de trouver des solutions pour résorber les problèmes récurrents de ces fiascos.

Par ailleurs, le regroupement constate que la composition du Conseil consultatif québécois des TI ne reflète pas la pluralité des acteurs du milieu. De fait, aucune des 17 organisations de la société civile réclamant une enquête publique n'a été contactée par le SCT pour être partie prenante de ce comité. Ainsi, le gouvernement se prive volontairement de l'ensemble des intervenants qui peuvent discuter des problèmes et des solutions aux contrats informatiques, non seulement les organisations syndicales de la fonction publique et parapublique, mais aussi tous ceux qui réclament un débat public sur cet enjeu crucial pour les finances publiques et l'avenir de l'informatique au gouvernement du Québec et de l'impact du numérique dans les services publics.

Ce nouveau comité ne doit pas devenir un cercle d'influence pour la planification stratégique des investissements en informatique du gouvernement, lesquels totalisent annuellement près de 3 milliards de dollars. Le Conseil consultatif québécois des TI n'est pas sans rappeler la mise en place d'un comité similaire en 2004 au Ministère des Transports (MTQ) avec des acteurs du privé. On se souviendra que ce club fermé avait tissé sa toile de réseautage jusqu'en 2010, année où furent découverts les scandales de collusion et de corruption de l'industrie de la construction. Rappelons que cette pratique, décriée dans les médias, permettait aux firmes de génie-conseil de s'installer au sein du MTQ et ainsi jouer un rôle déterminant dans la façon dont étaient octroyés les millions de dollars investis dans les routes et les infrastructures du Québec.

Le regroupement rappelle, qu'au fil des ans, les pratiques dans les TI sont demeurées inchangées : absence de concurrence, donc présence des mêmes firmes qui se séparent la majorité des contrats publics; dépassements de coûts; retards dans les échéanciers de livraison; et dépendance du gouvernement envers les firmes privées. Les indices témoignant de la perte de contrôle sur les dépenses en technologie de l'information se sont multipliés dans les dernières années. Le recours aux sous-traitants pour des travaux récurrents en informatique coûte jusqu'à deux fois plus cher en moyenne que le personnel à l'interne.

Le regroupement des organismes de la société civile réclamant une enquête publique dans les technologies de l'information est composé de :

1. Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS)
2. Association science et bien commun (ASBC)
3. Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
4. Centrale des syndicats démocratiques (CSD)
5. Centre Justice et Foi/Revue Relations
6. Coalition des Tables régionales d’organismes communautaires (CTROC)
7. Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics
8. Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU)
9. FACIL, pour l'appropriation collective de l'informatique libre (FACIL)
10. Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ)
11. Fédération autonome de l’enseignement (FAE)
12. Hackons la corruption
13. Ligue des droits et libertés (LDL)
14. Regroupement des organismes communautaires de la région 03
15. Réseau québécois d’action communautaire autonome
16. Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ)
17. Syndicat des professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ)


Le communiqué diffusé sur CNW Telbec.

Vus : 776
Publié par FACIL : 754