Vers l’autosuffisance numérique

suf Vers l’autosuffisance numérique

Dans une société qui a su faire une révolution tranquille, se libérer du féodalisme de la propriété logicielle peut se faire par la connaissance et par l’ouverture d’esprit. 

Écouter Daniel Pascot,  professeur à la Faculté des sciences de l’administration de l’Université Laval, l’œil  brillant, parler de patrimoine numérique, à la Bibliothèque Gabrielle-Roy de Québec, lors de la Journée des logiciels libres par un beau samedi de septembre…

Le discours est clair, précis, riche en références. Le diaporama employé Vers l’autosuffisance numérique ne peut transmettre la verve, les indications complémentaires et les appartés de l’auteur du concept d’autosuffisance numérique. C’est toutefois un bon succédané pour celles et ceux qui n’ont pas eu l’occasion d’assister à la conférence, donnée sous l’égide de Linux-Québec ou Linuq.

Principales sources en référence dans le diaporama de Daniel Pascot:

- La Culture libre, par Lawrence Lessig – livre en PDF, 348 p.
- Cour supérieure du Québec : Savoir-Faire Linux contre la RRQ (2008), texte du jugement.
- «Je dédie ce jugement à la jeunesse du Québec», Cyrille Béraud.
- Code is Law, Framablog, traduction de l’article de Lawrence Lessig.
- Politique de souveraineté almentaire, Gouvernement du Québec.
- Logiciels libres : réduction des coûts et souveraineté numérique, Institut d’informations et de recherches socio-économiques (IRIS).
- Le Brésil fait le choix du logiciel libre : l’éloquence du président Lula, Framablog.
- Dolibarr : règles d’éligibilité à une communauté du libre.

Originalité de l’approche 

Poser la question du logiciel libre, non pas en tant que logiciel à comparer avec des logiciels propriétaires ou privatifs, mais du point de vue du patrimoine numérique et de la tendance vers une autosuffisance numérique, voilà une approche propre à révéler les enjeux du logiciel libre.

Autosuffisance numérique ou autarcie ?

L’autarcie n’est bien sûr pas un but atteignable et ce n’est pas souhaitable non plus, mais, comme le dirait l’auteur du diaporama, réduire le déficit de la balance numérique, ne pas tout céder aux entreprises monopolistiques qui taxent l’éducation, prévoir la pérennité de la mémoire collective, contrôler davantage notre patrimoine numérique et lui donner accès comme à un bien commun dans la mesure du possible, voilà des tâches dignes d’être poursuivies.

Conséquences pour l’éducation ?

Que ces tâches créent de l’emploi au Québec et qu’elles permettent d’économiser, à terme, l’argent public tout en répondant mieux aux besoins de plus d’étudiants, de professeurs et d’employeurs, voilà un cercle vertueux dont on ne saurait se plaindre.

Lors de la même journée du logiciel libre, Patrice Di Marcantonio, directeur du Centre d’expertise en logiciel libre (CELL) expliquait : «Dans le réseau de l’éducation, le CELL a produit des études et des analyses visant le remplacement des logiciels propriétaires utilisés dans certaines formations collégiales et universitaires, notamment l’utilisation de Gimp, un logiciel libre de traitement d’image, et de ProjectLibre, un logiciel libre de gestion de projets, qui pourraient remplacer [Adobe] Photoshop et Microsoft Project.»

Les cégeps et les universités (et l’état employeur) sont à même de briser le cercle vicieux d’enseigner à l’aide d’outils logiciels privatifs qui sont soi-disant exigés dans le monde du travail alors que celui-ci, le monde du travail, exige ce qui fait partie de la formation des diplômés…

En conclusion

Dans une société qui a su faire une révolution tranquille, se libérer du féodalisme de la propriété logicielle peut se faire par la connaissance et par l’ouverture d’esprit. L’Adte est fière d’y participer, et tout le monde est convié à contribuer à cette évolution nécessaire et enthousiasmante.

Votre avis en commentaire est le bienvenu.

Pierre Cohen-Bacrie
Conseiller pédagogique
Collège Montmorency

à partir du diaporama de

Daniel Pascot
Professeur à la Faculté des sciences de l’administration
Université Laval

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